Malgré tous les beaux discours sur la restauration de l’image des enseignants, de la bienveillance et de la confiance rétablies grâce au talent et à la compétence de Jean Michel"Magic" Blanquer, les données des concours externes de Créteil et de Versailles sont plus que préoccupantes et démontrent à l’évidence que le métier, dans nos académies en tout cas, n’attire pas, dans les conditions actuelles, une nouvelle génération d’enseignants du premier degré.

S’il faut en croire les résultats des admissibilités cités par le site du"café pédagogique", Les postes offerts au Concours externe de nos 2 académies ne pourront être pourvus, le nombre de candidats admissibles étant d’ors et déjà inférieur au total des postes à pourvoir.

Alors que la situation de ces 2 académies de la Couronne Parisienne est souvent critique, que le nombre de recrutés contractuels s’accroit, que les moyens matériels et humains de fonctionnement des écoles se fragilisent, il est inquiétant de constater que le métier de professeur des écoles attire de moins en moins, en tout cas dans nos départements de "banlieue".

A Créteil, 1450 postes sont ouverts au concours, soit moins que l’année dernière : 1379 candidats sont admissibles seulement.

Avant même les admissions, la balance est déficitaire... Si l’on retient un taux de 80% de réussite à l’admission, c’est près de 350 postes qui resteraient non attribués, ce qui ne fait que confirmer les résultats de l’an dernier avec 489 places non attribuées

A Versailles, pour 1700 postes, 1657 admissibles seulement. Là encore, avant même les admissions, on est à -43 sous le seuil...Que cela sera-t-il après l’admission, faudra-t-il sabrer sur l’exigence ? Se résoudre à accepter que les postes ne soient pas pourvus et que l’Académie contractualise à tour de bras ? A 80% de réussite, ce sont 370 postes non attribués et un besoin encore renforcé de recruter des contractuels...

Pour notre département, l’Essonne, déjà marqué par un recrutement en large augmentation de contractuels, le besoin va s’accroitre encore.

Il ne suffit pas d’annoncer des créations de postes, encore faut-il se donner les moyens de les pourvoir.

Si crise de recrutement il y a, n’est ce pas dans une refonte de l’accès à la profession, dans une remise en route d’une réelle politique de pré recrutement pour lutter contre l’exclusion de fait toute une partie de jeunes étudiants des métiers de l’enseignement que se trouve une partie des réponses ?

Alors qu’un nouvel ouvrage de notre ministre sort aujourd’hui (quand trouve-t-il le temps d’écrire, ce surhomme ?), panégyrique d’une année de fonction « Construisons ensemble l’école de la confiance », le sentiment qui prédomine dans de nombreuses écoles de notre département ou d’ailleurs est celui d’un vaste gâchis, de la remise en cause médiatique et populiste de nos compétences et de nos acquis, d’une affirmation répété de notre médiocrité, enrobé dans un discours hypnotique sur la confiance et le dévouement...

Alors que, dans bien des équipes, le bateau prend l’eau ou coule, l’orchestre Blanquer continue à jouer, sur un air que l’on espère de moins en moins audible, car dramatique pour nos collègues et nos élèves.

Pendant que le bateau coule, l'orchestre continue à jouer...

Pendant que le bateau coule, l'orchestre continue à jouer...